Abonnement, numéros 31 à 38

Numéros 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37 et 38
8 × 20 pages et parfois plus
21 × 29,7 cm, CMJN
Conception graphique: Syndicat
2021-2022
7€ par numéro et 50€ les 8
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21 × 29,7 cm, CMJN
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n°16 — Une reproduction : Ce que veut El Lissitzky. Auteur : James Langdon
Épuisé — Disponible uniquement avec l’abonnement à la saison 2
Auteur : James Langdon
12 pages – 21 × 29,7 cm
+ 1 poster A2, CMYK + 1PMS
7 novembre 2019
ISBN: 979-10-95991-15-1
ISSN: 2558-2062
Épuisé — Disponible uniquement avec l’abonnement à la saison 2
Auteur : James Langdon
12 pages – 21 × 29,7 cm
+ 1 poster A2, CMYK + 1PMS
7 novembre 2019
ISBN: 979-10-95991-15-1
ISSN: 2558-2062
Je suis rarement satisfait quand je vois une production graphique imprimée à l’origine dans deux encres reproduite en quadrichromie. Avant l’avènement commercial de l’impression offset, les couleurs élémentaires d’impression – de Gutenberg à Tschichold – étaient le noir et le rouge. Au début du XXe siècle, les graphistes utilisaient le noir et le rouge non pas pour tenter de recréer le spectre de couleurs reconnu par l’œil humain, mais bien pour donner un impact graphique singulier. Pour faire la distinction. Pour créer du dynamisme. Incarner une idéologie dans la page. En particulier, la combinaison de noir et de rouge sur du papier blanc est devenue synonyme du Suprématisme et du graphisme révolutionnaire russe.
Les procédés de traitement d’image contemporains peuvent permettre des reproductions extraordinaires de cette esthétique historique. Une photo numérique haute résolution d’un livre original imprimé en noir et rouge des années 1920 peut être traitée à l’aide d’un profil de couleur afin de calibrer son apparence à chacune des étapes de travail : la correction des couleurs dans les logiciels, l’épreuvage et l’impression. Cette méthode de travail permet finalement d’obtenir une image belle et précise de cet artefact graphique tel qu’il se présente aujourd’hui, jusqu’aux détails les plus fins de sa patine, de sa décoloration due à l’exposition au soleil et aux nombreuses autres subtilités qui le définissent comme un objet d’archives.
Mais une telle reproduction présente un étrange anachronisme technique. Qu’en est-il des contraintes qui ont à l’origine façonné la conception de ce livre – le lien implicite entre les deux couleurs de son graphisme et l’architecture de la presse à une ou deux couleurs sur laquelle il a été imprimé ? Ne sont-elles pas importantes ? Peuvent-elles être reproduites ?
Je compare ici les reproductions imprimées de l’iconique couverture noire et rouge du livre Die Kunstismen(1925), conçu par le russe El Lissitzky. Publiées entre 1967 et 2017, ces images traitent des caractéristiques matérielles de la couleur du livre original de différentes manières, faisant appel à des notions contradictoires de fidélité.
n°25 — Image d’exposition : exposer l’œuvre avec son contexte d’apparition. Jonathan Monk. Auteur : Remi Parcollet
Auteur: Remi Parcollet
20 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
14 octobre 2020
ISBN: 979-10-95991-17-5
ISSN: 2558-2062
Auteur: Remi Parcollet
20 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
14 octobre 2020
ISBN: 979-10-95991-17-5
ISSN: 2558-2062
Les photographies d’œuvres en situation d’exposition ou d’atelier élargis à la taille du mur deviennent une composante essentielle et de plus en plus systématique de la muséographie contemporaine. Le conservateur institutionnel accompagné de son scénographe, tout comme le curateur indépendant, l’exploitent autant pour re-contextualiser les œuvres que pour les qualités esthétiques d’une image documentaire devenue immersive et réflexive.
Le rapport, évidemment plus riche, des artistes à ces images singulières, révèle, de différentes manières, les enjeux actuels de l’acte d’exposer.
Pour construire une forme de rétrospective de son travail Jonathan Monk a ainsi débuté en 2016 une série d’expositions intitulée « Exhibit Model »*, consistant à recouvrir les murs de l’espace d’exposition par des photographies d’archives documentant ses propres œuvres des vingt dernières années dans différents contextes. Marie J. Jean conçoit ces vues d’exposition mises en espace comme réalité augmentée : « Cette manière de reconsidérer l’exposition, c’est-à-dire d’exposer l’œuvre avec son contexte d’apparition, nous rappelle que l’œuvre d’art « est un lieu », « institue un lieu », est « un avoir lieu**. »
Mais pour Jonathan Monk, qui utilise souvent les œuvres d’autres artistes, n’est-ce pas simplement une manière de s’approprier son propre travail ?
Jonathan Monk, «Exhibit Model Four», 2019 Kindl, Berlin. Photographie: Jens Ziehe. Affiche A1 imprimée en CMJN sur papier dos bleu
n°24 — Une identité de théâtre : le Schauspielhaus par Cornel Windlin. Auteurs : Étienne Hervy et Thierry Chancogne
Auteurs: Étienne Hervy et Thierry Chancogne
36 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
23 septembre 2020
ISBN: 979-10-95991-17-5
ISSN: 2558-2062
Auteurs: Étienne Hervy et Thierry Chancogne
36 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
23 septembre 2020
ISBN: 979-10-95991-17-5
ISSN: 2558-2062
Une masse
Conçue par Cornel Windlin (et/avec Gregor Huber) communication du Schauspielhaus de Zürich pour les saisons 2009/10 et 2010/11 apparaît simultanément à l’arrêt de la collaboration de designers avec le théâtre : le Grand Prix de la biennale de Brno en 2010, le 1er prix du concours international et une exposition à Chaumont l’année suivante en même temps qu’un Swiss Federal Design Award, une brève apparition dans les revues et sites spécialisés et puis rien. Une fois encore, Cornel Windlin est redevenu rare, laissant un travail qui s’impose dans un silence lourd par son amplitude et sa complétude. Par la masse protéiforme de l’imagerie médiatique qu’il réactive.
Séries d’affiches de saison, affiches de spectacle, programmes annuels et mensuels, livrets dédiés à chaque pièce, invitations, flyers, matériel graphique de la programmation jeune public… tout est là, composé dans une graisse tunée spécifiquement de l’Unica77 numérisé avec l’équipe originelle de ses concepteurs par la fonderie Lineto (Windlin aussi), tout fait bloc dans cet aveuglement propre aux jours d’éclipse où se détache le disque noir choisi comme identifiant par Windlin pour le Schauspielhaus. Dix années plus tard, il s’agira d’en proposer une réception méticuleusement ordonnée, renseignée par Cornel Widlin et mise en perspective cavalière par l’analyse de Thierry Chancogne.