Dès 1275, on statue dans le Royaume de France sur les droits des stationarii (copistes) et des librarii (libraires) (Friedrich Karl von Savigny (auteur et éditeur), Histoire du droit romain au Moyen-Âge, Tome III, Charles Hingray, Paris, 1839 (1815), p. 415) fraîchement émancipés du joug de l’Église.
C’est qu’il s’agit, avant même l’invention de l’imprimerie, de régler la circulation des écrits et la définition de ceux qui sont en charge de leur inscription et de leur diffusion.
C’est que, bien avant la figure moderne du typographe repérée par Robin Kinross au XVIIe avec The Doctrine of Handy-Works: Applied to the Art of Printing de Joseph Moxon (Robin Kinross, La typographie moderne : Un essai d’histoire critique, B 42, Paris, 2012 (1992) p. 11-12), les graphistes, les copistes et les typographes comme Geoffroy Tory ou Henri Estienne l’Ancien ont aussi été libraires et éditeurs en réfléchissant leur pratique et les contenus qu’ils amenaient sur la place publique.
Or il semble qu’il soit temps de refaire le point sur cette ancienne tradition, alors que de plus en plus de graphistes et de graphic designers fondent leur maison d’édition pour défendre leur ligne éditoriale dans les deux sens que prend ce mot en anglais : à la fois dans le sens de l’editing et du choix et de l’ordonnancement des matières graphiques, mais aussi au sens du publishing, soit une certaine éthique de la diffusion et de la publicité des contenus.