n°53 — Le livre photo : Le nouveau visage de la photophilie. Auteur : Clément Chéroux + une sélection de livre réalisée avec Théophile Calot
April 2025
n°53 — Le livre photo : Le nouveau visage de la photophilie. Auteur : Clément Chéroux + une sélection de livre réalisée avec Théophile Calot
April 2025
n°21 — Un original : Les Plus beaux livres suisses 2004-2006. Auteurs : James Langdon, Laurent Benner et Adrian Samson
Entretien de Laurent Benner par James Langdon
Photos : Adrian Samson
20 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
25 mars 2020
ISBN: 979-10-95991-16-8
ISSN: 2558-2062
Entretien de Laurent Benner par James Langdon
Photos : Adrian Samson
20 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
25 mars 2020
ISBN: 979-10-95991-16-8
ISSN: 2558-2062
Le concours des Plus beaux livres suisses a été organisé presque sans interruption par l’Office Fédéral de la Culture depuis 1943. Un prix de la conception du livre avec une telle histoire, inscrit dans une telle culture nationale de la typographie, qui offre des perspectives significatives sur le graphisme éditorial, les valeurs culturelles de ses commanditaires et les discours critiques qui l’accompagnent.
Chaque année, un catalogue généreux réalisé par un des graphistes lauréats des années précédentes vient documenter les livres primés. La dimension auto-réflexive inhérente à ce genre de catalogue – livre de livres, graphisme de graphisme – propose un cadre aussi stimulant que risqué aux concepteurs de livres. Un regard rétrospectif sur les deux dernières décennies de catalogues donne à voir une divergence évidente des pratiques graphiques. Après un ou une série d’ouvrages – souvent les graphistes sont mandatés sur deux ou trois catalogues – d’une sophistication toute conceptuelle suit une simple documentation visuelle. Après une proposition sobre et finement ouvragée, vient quelque chose de fastueux ou d’expérimental.
Les catalogues 2004-2006 ont été conçus par Laurent Benner, un designer suisse travaillant à Londres, et dessinés en collaboration avec le designer anglais Jonathan Hares. La proposition de Laurent pour le catalogue 2004 était audacieuse. Il a contacté les imprimeurs de chacun des vingt livres primés de cette année et leur a demandé de réimprimer une section de leur livre. Toutes les sections réimprimées ont ensuite été reliées en Suisse, avec quelques pages supplémentaires au début et à la fin, pour constituer le catalogue.
n°07 — Un livre : Parallel Encyclopedia, Batia Suter. Auteur : Jérôme Dupeyrat
Épuisé
Auteur : Jérôme Dupeyrat
20 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
24 janvier 2018
ISBN: 979-10-95991-05-2
ISSN: 2558-2062
Épuisé
Auteur : Jérôme Dupeyrat
20 pages, 21 × 29,7 cm, CMJN
24 janvier 2018
ISBN: 979-10-95991-05-2
ISSN: 2558-2062
Depuis la fin des années 1990, Batia Suter collectionne des livres — de seconde main pour la plupart — qu’elle acquière en raison de leur iconographie, de sorte à constituer une banque d’images qui est localisée dans les rayons de sa bibliothèque. L’ensemble est devenu le matériau de base d’une œuvre qui consiste à présenter ces images selon une logique de montage visuel, en leur attribuant de nouvelles modalités d’apparition et donc de nouvelles possibilités d’interprétation.
Parallel Encyclopedia est à ce jour le travail le plus conséquent de l’artiste. Mené depuis 2004, il a pris la forme de plusieurs installations et de deux ouvrages imposants édités par Roma publications en 2007 et en 2016. Chaque version du projet se caractérise par l’association de centaines d’images hétéroclites (historiques, artistiques, scientifiques, techniques) regroupées en fonction de liens typologiques et formels. D’un dispositif à l’autre, les modalités de présentation de ces images extraites de livres se renouvèlent : séquençage et sérialité des pages reliées ; constellations ou, au contraire, séquences linéaires d’images reproduites et exposées aux cimaises ; constellations ou séquences linéaires de pages de livres ouverts et déposés sur des supports plans. Bien que les images exposées soient les mêmes, ces diverses possibilités d’exposition en déterminent des lectures différentielles.
Au-delà de la fascination qu’un tel projet peut engendrer, ce texte tentera d’en saisir toute la complexité. Pour ce faire, le travail de Batia Suter sera resitué au sein d’une histoire des pratiques iconographiques qui traverse différents champs d’activités et de connaissance. On s’attachera par ailleurs à la trajectoire des images réunies dans Parallel Encyclopedia et aux effets des processus de remédiation auxquels elles sont livrées. Enfin, il s’agira de dessiner une figure de l’artiste en « éditrice » et d’étudier à la fois la fonction du design graphique dans son travail et la place que l’on peut attribuer à ce dernier dans le champ du design graphique, auquel Batia Suter n’appartient pas directement, mais qui traverse ses productions et auquel elle s’est confrontée concrètement dans le cadre de sa collaboration avec le graphiste Roger Willems pour la conception des deux volumes de l’encyclopédie qui, de fait, est aujourd’hui une référence tant pour de nombreux artistes que pour de tout aussi nombreux designers graphiques.
n°16 — Une reproduction : Ce que veut El Lissitzky. Auteur : James Langdon
Épuisé — Disponible uniquement avec l’abonnement à la saison 2
Auteur : James Langdon
12 pages – 21 × 29,7 cm
+ 1 poster A2, CMYK + 1PMS
7 novembre 2019
ISBN: 979-10-95991-15-1
ISSN: 2558-2062
Épuisé — Disponible uniquement avec l’abonnement à la saison 2
Auteur : James Langdon
12 pages – 21 × 29,7 cm
+ 1 poster A2, CMYK + 1PMS
7 novembre 2019
ISBN: 979-10-95991-15-1
ISSN: 2558-2062
Je suis rarement satisfait quand je vois une production graphique imprimée à l’origine dans deux encres reproduite en quadrichromie. Avant l’avènement commercial de l’impression offset, les couleurs élémentaires d’impression – de Gutenberg à Tschichold – étaient le noir et le rouge. Au début du XXe siècle, les graphistes utilisaient le noir et le rouge non pas pour tenter de recréer le spectre de couleurs reconnu par l’œil humain, mais bien pour donner un impact graphique singulier. Pour faire la distinction. Pour créer du dynamisme. Incarner une idéologie dans la page. En particulier, la combinaison de noir et de rouge sur du papier blanc est devenue synonyme du Suprématisme et du graphisme révolutionnaire russe.
Les procédés de traitement d’image contemporains peuvent permettre des reproductions extraordinaires de cette esthétique historique. Une photo numérique haute résolution d’un livre original imprimé en noir et rouge des années 1920 peut être traitée à l’aide d’un profil de couleur afin de calibrer son apparence à chacune des étapes de travail : la correction des couleurs dans les logiciels, l’épreuvage et l’impression. Cette méthode de travail permet finalement d’obtenir une image belle et précise de cet artefact graphique tel qu’il se présente aujourd’hui, jusqu’aux détails les plus fins de sa patine, de sa décoloration due à l’exposition au soleil et aux nombreuses autres subtilités qui le définissent comme un objet d’archives.
Mais une telle reproduction présente un étrange anachronisme technique. Qu’en est-il des contraintes qui ont à l’origine façonné la conception de ce livre – le lien implicite entre les deux couleurs de son graphisme et l’architecture de la presse à une ou deux couleurs sur laquelle il a été imprimé ? Ne sont-elles pas importantes ? Peuvent-elles être reproduites ?
Je compare ici les reproductions imprimées de l’iconique couverture noire et rouge du livre Die Kunstismen(1925), conçu par le russe El Lissitzky. Publiées entre 1967 et 2017, ces images traitent des caractéristiques matérielles de la couleur du livre original de différentes manières, faisant appel à des notions contradictoires de fidélité.